Bon, je suis planté devant une série de photographies de Chrystèle Lerisse[1]. On a déjà beaucoup et très heureusement écrit sur l’œuvre de Lerisse, et bien mieux que je ne saurais le faire ici ; ainsi, pour le béotien campé au milieu de la foule qui se presse au vernissage (moi, donc), la photographie de Lerisse se résume ainsi : proposition standardisée au service exclusif de l’Essence. Au dehors, c’est carré, petit, argentique, monochrome noir & blanc ; en dedans, c’est l’univers en expansion sur le plancher des vaches. L’un n’existant pas sans l’autre, c’est l’expérience sensible de la non-dualité au secours de la méditation photographique.
Les photographies que Lerisse nous donne à voir, dans toute leur finesse de tons et leur netteté floue (ou l’inverse), ne sont pas exemptes de caractérisation. Bien que l’on soit ici loin de l’hypotypose, l’artiste nous prend doucement par la main pour nous aider à franchir les portes de la Nature des choses. Il n’y a pas de heurt dans les photographies de Lerisse, on y chemine sans bruit en un espace infini. Sauf que… Continuer la lecture de « Chrystèle Lerisse et le mystère du point noir »