IA, version « comptoir », 2e tournée

L’évolution rapide des capacités opérationnelles de l’intelligence artificielle a ouvert deux voies principales (parmi d’autres) au créateur d’images photographiques : la possibilité d’élaborer à partir de la pensée (et non à partir d’une réalité physique objectivée par la réflexion de la lumière par un objet quelconque et l’insolation corrélative d’un récepteur photosensible) une image ayant l’apparence d’une photographie, d’une part ; la possibilité de transférer à la machine la réalisation d’opérations complexes, évolutives et/ou aléatoires en fonction de la nature de la production photographique, d’autre part. Nommons les choses dans leur apparente banalité : dans les deux cas, il s’agit de produire des images-représentations (au sens restreint, c’est-à-dire en deux dimensions) stables dans le temps et l’espace, reproductibles ou imitables, et transposables. Ces images-représentations sont destinées à être perçues par la vision naturelle dans un contexte spatial et culturel différent de celui qui a présidé à leur élaboration. À l’origine de celle-ci, on trouve l’intention de susciter l’émotion esthétique, soit comme but (l’art), soit comme moyen (religion, publicité, communication, illustration), ou de provoquer un trouble lié à l’identification primaire de l’objet représenté, comme dans une certaine photographie familiale (souvenirs heureux, présence de l’absent) et dans la pratique propagandiste (manipulation des esprits à des fins politiques, par exemple). Ces intentions, qui savent se cumuler, sont réputées existantes si, à une image donnée correspond un sujet la percevant, alors qu’il n’en est ni le concepteur, ni l’artisan, ni l’émetteur. Continuer la lecture de « IA, version « comptoir », 2e tournée »